Posts filed under ‘Un petit peu de politique…’
Je ne prendrai pas ce train là…
Bonjour.
Le Québec bouillonne par les temps qui courent mais ne vous en faites pas, je ne vous parlerai pas ici de la loi 78, des manifestations et autres facettes de notre printemps érable.
Je vais plutôt vous parler d’une situation qui m’a fait bouillir à plusieurs reprises (et ça continue). J’aimerais donc vous parler d’un train spécial que je côtoie assez régulièrement depuis que j’ai commencé à enseigner au Cégep de Matane en août dernier.
Je désire simplement vous parler des ces $#&?$*?% de trains routiers. Dans les faits, je n’ai rien à redire à propos des conducteurs (je suis toujours admiratif lorsque j’en vois un capable de faire tourner son grément comme sur un dix-sous) mais plutôt de la règlementation qui encadre la circulation de ces mastodontes.
Il vous est sûrement déjà arrivé de croiser ces ensembles composés du «tracteur» (le camion) et deux remorques sur une autoroute au Québec entre les mois de mars à novembre (il leur interdit de circuler de décembre à février). En général, ils sont facilement identifiables puisqu’ils doivent obligatoirement afficher un panneau rouge avec la mention «train routier» derrière la dernière remorque (comme sur la photo).
Par ailleurs, ils ne sont pas trop difficiles à dépasser sur une autoroute dans la mesure où la voie de gauche est libre et que l’on n’a pas une sortie à prendre dans une courte distance…
Entre Matane et Bâton rouge (oups) Rimouski
Donc, depuis août 2011, j’effectue des allers-retours quotidiens (ou presque) entre Rimouski et Matane. En général, je parcours une distance hebdomadaire d’environ 800 km (faut que je pense à m’acheter des actions de pétrolière…). Je n’ai pas compté le nombre de trains routiers qui j’ai suivis ou croisés sur la route 132 (pas sur une autoroute) mais ils sont nombreux.
Toutefois, après en avoir aperçus quelques-uns, j’ai commencé à me demander pourquoi je ne voyais jamais le fameux panneau rouge (surtout lorsque j’entamais un dépassement pour aussitôt me rendre compte que c’était un train routier et qu’il était plus sage de rester derrière et d’attendre la seule voie de dépassement sur 100 km…).
Curieux de nature et de plus en plus frustré, j’ai donc pris mes responsabilités en appelant au ministère des Transports (où j’ai reçu un service très courtois). Après quelques essais (car les préposés de première ligne n’avaient pas la réponse au bout des doigts mais la direction régionale, si), on m’a répondu que l’affiche obligatoire du panneau rouge ne s’appliquait qu’aux trains routiers circulant sur les autoroutes. « Pardon? Uniquement sur les autoroutes dites-vous? » demandai-je pour être certain que j’avais bien compris. Et c’est le cas! (à moins, bien sûr, que j’ai encore écouté comme un gars et compris la moitié de ce qu’on m’a dit 🙂
Depuis ce temps, je me questionne sur la subtile subtile nuance « à la Pierrafeu » entre l’affichage obligatoire du panneau rouge lorsqu’un train routier circule sur une autoroute et son absence sur une route nationale comme la 132. Peut-être que ceux qui circulent sur une autoroute en compagnie des camions ont une mauvaise vision ou qu’ils sont légèrement moins intelligents que ceux qui roulent sur les routes nationales… Je ne sais pas.
Mais je me demande surtout qu’est-ce qui a bien passer entre les deux oreilles de la « cruche-pas-d’anse-pétée » (comme le dirait mon professeur de 1re secondaire, monsieur Proulx) qui a pensé et écrit cette réglementation. Eille chose! C’est plus dangereux à dépasser ces affaires-là sur une route à rencontre que sur une autoroute.
Ceci dit, je vous promets que la prochaine fois que je suivrai un train routier sur la 132, je ne lâcherai pas le volant pour frapper sur une casserole pour signifier mon incompréhension face à cette situation. Par contre, je peux vous dire qu’il y a quelqu’un quelque part dans une officine gouvernementale qui devrait manger un coup de poêlon en fonte derrière la tête!
Sur ce, amusez-vous bien et soyez prudents sur la route.
À vous, enfants meurtris du Québec

Thuy Aurélie Nguyen, auteure de «À vous, enfants meurtris du Québec»
Je ne suis décidément pas régulier sur mon blogue… et je m’en excuse; faute de temps ou autre mauvaise excuse. Par les temps qui courent, je préfère aider à la diffusion de textes écrits par d’autres lorsque ceux-ci me touchent et expriment de bien meilleure façon ce que je voudrais écrire.
C’est le cas de ce poème intitulé «À vous, enfants meurtris du Québec» écrit par Thuy Aurélie Nguyen, une magnifique jeune femme originaire de Lyon et établie à Rimouski depuis quelque temps. Je trouve qu’elle est elle-même un exemple de cette jeunesse qui force les plus vieux ou les plus immobiles à se remettre en question parce qu’ils ont une autre façon de vivre (ou vouloir vivre) en société.
Voici donc ce magnifique texte publié avec son aimable autorisation.
À vous, enfants meurtris du Québec
par Thuy Aurélie Nguyen, vendredi 18 mai 2012
À vous, qui vous êtes levés un matin
Pour plus de justice
Pour plus d’égalité
Suspendant le cours de vos vies
Pour entrer dans la Vie
Acceptant l’inconfort et l’incertitude
Des lendemains
Pour le bien commun
Avec pour seul emblème
de votre refus
un carré rouge
À vous, enfants meurtris du Québec
Qui marchez dans la rue
Depuis des mois
Supportant les coups de matraques
Le poivre de Cayenne
Les bleus, les insultes
Les barreaux des prisons
La violence des « forces de l’ordre »
L’arrogance, le mépris
De ceux qui soit-disant gouvernent
Mais qui en réalité usurpent les titres
jettent la honte et l’opprobre
sur le peuple
et désavouent la fonction même du politique
qui est de mettre de l’ordre dans la cité
pour que les citoyens puissent vivre ensemble
dans une direction commune
sans se déchirer
À vous, enfant meurtris du Québec
Que l’on traite d’enfants rois, de bébés gâtés
Alors que vous êtes exemplaires
Vous êtes : notre étendard
Ceux par qui arrive le réveil de toute une nation
Ceux qui nous sortent de notre léthargie
De notre sommeil
Vide de sens et de conscience
Ceux qui nous rassemblent
Et choisissent de s’engager
Avec vous nous apprenons
À répondre de nos actes
À répondre de nos paroles
À être fidèle à notre cœur
À ne pas céder à la peur
À la tyrannie de l’intimidation
À vous, enfants meurtris du Québec
Pas écoutés, bafoués, humiliés
Et qui pourtant avancez dans la rue
Nus, désarmés
Pour nous apprendre la vulnérabilité
Qui renouez avec la sagesse du monde
Avec Gandhi, avec Thoreau
Pour nous apprendre la désobéissance civile
Lorsqu’il est temps
Pour éviter d’avancer dans la vie
Comme des zombies, comme des moutons
Que l’on conduit à l’abattoir
Et qui ne relèvent la tête
Que pour se la faire couper
À vous, enfants meurtris du Québec
Vous ne serez pas des martyrs
J’ai mal à l’âme, j’ai mal au cœur
J’ai peur pour ceux que l’on menace
Je tremble pour les enfants qui ont grandi
Trop vite dans une société qui se dégage
De toute responsabilité
Qui use de mauvaise foi
À tour de bras et de manivelle
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? »
« Si ce n’est toi c’est donc ton frère. »
Et qui manigance, qui tournicote, qui traficote
Qui punit les manifestants masqués
Comme si eux avançaient sans armure
À visage découvert
Ô toi qui nous gouvernes sans gouvernail
C’est la fin de l’enfance
De l’adolescence
De l’insouciance
Nous ne pouvons plus fermer les yeux
Nous ne pouvons plus dire
« Tu n’a rien vu à Hiroshima »
Aujourd’hui je vois
Que tu fais mal à mon peuple
Celui que j’ai choisi
Cette liberté que j’aime tant chez lui
De d’expression, de création,
Ce grain de folie qui fait tant de bien
À la Française, à l’Européenne que je suis,
Tu veux la bâillonner !
Mais c’est pour cela même que j’ai traversé l’océan
C’est pour trouver ma voix dans ce pays neuf
C’est pour renouer avec mes racines
C’est pour guérir de mes peurs
Dans cet espace vierge et vaste
où tout est à inventer
C’est pour cela que je m’insurge
Et que je dis : non !
Non, je ne suis pas d’accord
Non, tu ne peux impunément
Dans ce pays démocratique
Bafouer la voix de tes enfants
Fouler aux pieds les libertés fondamentales
En faisant comme si de rien n’était
Ni vu ni connu
Et la dictature, et les chars, et la torture ?
Vont-ils apparaître bientôt dans le paysage
Et font-ils partie de ce tour de passe-passe?
Ô toi qui gouverne sans gouvernail
Veux-tu vraiment que les morts se lèvent ?
Que les fondateurs de cette nation se retournent dans leur tombe ?
Veux-tu l’apocalypse, la fin du monde ?
Est-ce vraiment cela que tu veux
Déclencher une guerre civile ?
Quand un même peuple se déchire en deux
On appelle ça un fratricide
Quand un père tue ses enfants
On appelle ça infanticide
« Liberté j’écris ton nom »
dans le ressac du Saint-Laurent
et je joue du tambour
sur l’île au Massacre
débaptisée pour effacer
les déchirements d’un peuple
et oser la réconciliation
Ô toi qui gouverne sans gouvernail
Mesures-tu la portée de chacun des actes que tu poses
de chacune des paroles que tu prononces
As-tu oublié que tu es au service du peuple
Que tu le représentes ?
Que ta fonction est un don, est une grâce
Qu’il s’agit d’habiter le plus dignement possible
Et non un dû à conserver coûte que coûte
Pour prolonger faveurs et passe-droits ?
L’oubli pèse lourd sur la conscience
Et le remords ronge les insouciants
Ô toi qui gouverne sans gouvernail
Sais-tu que tes enfants pleurent chaque nuit dans le noir
Avant de se lever le matin et de partir au front
En vaillants petits soldats
Avec leurs paroles et leurs écrits
Ils se serrent les coudes
Avec pour seule arme
La sensation que leur combat est juste
Nécessaire, essentiel
Pour le monde dans lequel ils veulent vivre
Puisse advenir
Ô toi qui gouverne sans gouvernail
Sais-tu si quelqu’un est là pour les bercer
quand ils ont peur
Pour les réchauffer
Quand ils grelottent
Pour éteindre les incendies
Allumés dans leur cœur
Par l’autorité en laquelle ils n’ont plus foi
Et qui les consume chaque jour
Un peu plus autant que leur faim ?
Ô toi qui gouvernes sans gouvernail
Tu es là et pourtant tu n’entends pas
Tu es là et pourtant tu ne vois pas
Que te faudra-t-il donc pour lever ce voile
Qui t’aveugle et te fait trébucher ?
Quelle est cette peur immonde
Qui étreint ton cœur au point
Que tu ne daignes pas lever les yeux
Sur tes enfants ?
Ils demandent
À être traités comme des être humains
Et non comme des parias
Ou des criminels
Ils ouvrent la voix du dialogue
Et tu leur barres les portes
Ils offrent leur bonne volonté
Et tu les mets hors-la-loi
Comme au temps des cowboy
Et des indiens
Ô toi qui gouverne sans gouvernail
Au petit bonheur la chance
Sache que nous sommes debout
Et nous ferons entendre notre voix
Quelle qu’elle soit
C’est un droit trop chèrement acquis
Pour le déposer à tes pieds
Sans combattre
Sans écrire
Car écrire est un acte politique
Et c’est la voie qui est la mienne
À vous, enfants meurtris du Québec
Recevez toute ma gratitude
Car en ce 18 mai 2012
Je décide de faire acte de présence
Acte de constance et de persévérance
Acte d’allégeance aux minorités en nous
Qui ne sont pas entendues
Et je m’engage de tout mon corps
de tout mon cœur, de toute mon âme
Dans cette voie qui m’attend depuis toujours
Et que j’ai toujours refusé d’assumer
Par peur, par préoccupation, par lâcheté
Celle d’écrivaine
Je nais à ma vocation
Suscitée par votre maturité
C’est un appel du dedans
Qui attendait l’étincelle
Vous êtes ceux qui ont mis le feu aux poudres
À vous, enfants chéris du Québec
Veillons ensemble pour un monde plus juste
Pour plus de sens et de beauté
Sans nous voiler la face
Sans tomber dans l’idéal
Qui fait haïr l’écart avec le réel
Assumons qui nous sommes
Et qui nous devenons
Assumons nos vocations
Ce pour quoi nous sommes sur cette terre
Faisons chacun ce que personne d’autre ne peut faire
Mieux que nous
Ensemble
Car seuls nous ne pouvons rien
Oui, soyons solidaires
De nous, des autres, du monde qui nous entoure
Ayons le souci de l’autre comme de nous-même
Marchons, chantons, rêvons
Enfantons
Arrosons les graines de notre jardin
Veillons ensemble à ce que les intempéries
Ne nous fassent jamais, jamais perdre la flamme
D’amour brûlant qui nous anime
Nous verrons où cela nous mène.
J’ai confiance en notre avenir.
I don’t speak English but I french well!

Dave Douglas & Keystone sur la scène de la salle Desjardins-TELUS à l'occasion de la 26e édition du Festi Jazz international de Rimouski en 2011.
Bon samedi ensoleillé!
Je sais que ça fait tout un bail que je n’ai pas pris le temps d’écrire un article sur mon blogue mais j’ai finalement effectué des changements importants au niveau professionnel depuis peu. En effet, j’ai passé une entrevue au début de juin pour un poste d’enseignant en techniques de tourisme au Cégep de Matane et j’ai obtenu le poste. Il s’agit presque d’un temps plein pour l’automne. On verra après.
J’ai enfin compris, après 30 ans de vie professionnelle…, qu’il n’y avait que 24 h dans une journée et 7 jours dans une semaine. Après plusieurs mois à travailler entre 70 et 80 heures par semaine et à ne pas profiter des vacances (ou si peu), ce changement professionnel est le bienvenue.
Non pas que je ne m’amusais pas où j’étais mais je n’ai jamais réussi à donner tout le temps prévu à un de mes clients puisque l’autre m’accaparait tellement.
Y a pas d’âge pour apprendre…
Ah oui, quel est le rapport entre ce qui précède et le titre de ce billet? Aucun vous réponds-je! C’est uniquement parce qu’hier je suis allé voir le spectacle de Dave Douglas & Keystone à la salle Desjardins-TELUS dans le cadre du 26e Festi Jazz international de Rimouski. Vous pouvez d’ailleurs jeter un coup d’oeil au texte que je viens d’écrire pour le blogue de Tourisme Bas-Saint-Laurent.
Ceci dit, Dave Douglas, un fantastique trompettiste américain, a pris le temps de parler en français avec les spectateurs. C’était plus que sympathique.
Ça m’a fait penser que pendant ce temps, notre boute-en-train de premier ministre du Canada venait de nommer un unilingue anglophone aux propos légèrement xénophobes et anti-francophones, comme directeur des communications de son cabinet. M. Harper doit sûrement faire de l’humour qu’il faut comprendre au 2e degré tellement le message qu’il veut passer dot être subtil.
Bah! En terminant, j’ai oublié de vous préciser que j’enseigne deux cours au Cégep de Matane (Communication publicitaire et Mise en marché de produits touristiques). Le premier groupe est composé de 31 étudiants dont 28 en provenance de la France, alors que j’accueille dans le second, 30 élèves dont les mêmes 28 étudiants français. Le plus cocasse là-dedans, c’est que ces étudiants français faisaient partie de quelque 100 étudiants internationaux que j’ai accueillis à Montréal dans la semaine du 8 au 14 août dernier.
Comme je ne leur avais pas dit que j’allais leur enseigner, j’anticipais beaucoup mon premier cours. J’avais hâte de voir si l’un d’entre eux allait souffler à son voisin : «Ah non, voilà le connard…». Malheureusement, cela n’est pas arrivé. Si j’avais entendu cette phrase, j’aurais donné 10 points à l’auteur 🙂
Bon automne à toutes et à tous! Je vous quitte car il faut que j’aille préparer des notes de cours et de labos!
Avis à tous : Je viens de prendre mon bain!

Source : MSN Style de vie - Normalement, en cliquant sur la photo, vous pourrez lire l'article original.
D’accord! Ce n’est pas nécessairement le titre le plus subtil pour un premier billet mais il fallait quand même que j’essaie de capter votre attention.
Ce ne sera pas un très long billet mais il fait suite à une réflexion que je me suis faite à propos des annonces gouvernementales, surtout celles touchant la réfection de routes.
Même si nous ne sommes plus en campagne électorale et que les routes sont plutôt du ressort du provincial ou municipal, il n’en demeure pas moins qu’avec tous les travaux routiers présentement en cours, je suis souvent surpris des panneaux autopromotionnels gouvernementaux.
Lorsqu’ils sont placés aux abords de chantiers de nouvelles routes, ça passe. Mais lorsqu’ils le sont pour annoncer des travaux de réfection, dans le genre «Votre argent fais du chemin! Réfection de la route xxx. Investissement de xxx xxx $», je me dis qu’il faut quand même avoir du culot. C’est de l’entretien dont il est question pas une nouvelle construction!
Je me demande si je ne devrais pas placer un panneau sur mon parterre annonçant que je viens de faire la vaisselle, passer l’aspirateur, brosser la chatte ou comme le titre le mentionne, prendre mon bain (une fois par mois, ce ne serait pas trop fatigant…).
En tout cas, c’était ma petite réflexion de la semaine que je voulais partager avec vous.
En passant, ayons une pensée pour nos concitoyens de la grande région de Montréal qui traversent les ponts ou se promènent du côté de l’échangeur Turcot…
Bonne semaine.